TopinambOur

...Je suis l'homme de la nature avant d'être celui de la société...

Mercredi 17 octobre 2012 à 15:26

 Je t'en veux.

Je t'en veux de me posséder à ce point. Je n'appartiens même plus à moi-même.

Mais putain ce que c'est bon...

Je vois défiler des maisons en pierre, des coquelicots et de la terre... Je nous vois ancrés là. 

 

Qu'est-ce qui cloche chez moi ? Tu peux me le dire ? Parce que moi j'y arrive plus. Moi j'vois plus ce qui va pas.

 

Toi t'es la petite cabane illuminée qu'on aperçoit quand on est perdu, celle qu'on attendait plus.

Toi t'es mon parfum à la violette, mon seul printemps en toute saison.

Toi t'es mon chocolat à moi. Celui qui fond sous la langue, celui qui craque sous les dents.

Je t'en veux d'être ma cabane, ma violette et mon chocolat.

 

Je t'en veux d'être autant toi.

Je t'en veux de ne plus être moi.


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Samedi 29 septembre 2012 à 20:59

Tu vas trop vite. Arrête de courir bordel, arrête de courir comme si tout allait t'échapper. 

Tu flippes maintenant hein ? Tu te caches derrière des sourires par peur d'exprimer ce que tu ressens.

Tu sais ce qui m'exaspère le plus, c'est que tu n'arrives même pas à l'avouer. Dis-le putain. 

Tu es heureuse et tu le sais. Il te rend heureuse.

Tu crois que c'est honnête de cacher le bonheur ? De le camoufler comme s'il t'était proscrit. Comme s'il était interdit.

T'es qu'une trouillarde. Une trouille qui t'empêche d'avancer.

Saute dans le vide. Vas-y saute ! Y'a rien de mieux, tu verras...

J'te déteste tu sais...
Et puis d'abord, les coeurs, y'a rien de plus niais.

 

Lundi 3 septembre 2012 à 16:30


16 ans, 6 mois, 20 jours                                          Mardi 30 avril 1940   
                                

 

L'opprobre jeté sur cette apothéose de la sensation est tout dans la laideur des mots qu'on emploie pour en parler. "Se branler" fait malade des nerfs, "se tripoter" est idiot, "se caresser" fait chienchien à sa mémère, "se masturber est dégoûtant (il y a quelque chose de spongieux dans ce ve verbe, même en latin), "se toucher" ne veut rien dire. "Vous êtes-vous touché ?" demande le confesseur. Bien sûr ! Comment faire ma toilette autrement ? Nous en avons longuement débattu avec Etienne et les copains. Je crois avoir trouvé l'expression juste : se prendre en main. Dorénavant, quand un adulte me recommandera de me prendre en main, je pourrai le lui promettre sans risquer le mensonge.

 

[...]

 

23 ans, 16 jours                                                      Samedi 26 octobre 1946

 

Tout à l'heure, après l'amour, allongé à plat ventre, en nage, vide, apaisé, déjà somnolent, j'ai senti, tombant sur mon dos, mes cuisses, mon cou, mes épaules, à des intervalles irréguliers, des gouttes fraîches. Un lent et délicieux goutte-à-goutte, d'autant plus exquis que je ne savais ni où ni quand tomberait la prochaine, et que chacune me faisait découvrir un point précis de mon corps, resté jusqu'alors, me semblait-il, intouché. J'ai fini par me retourner : agenouillé au-dessus de moi, un verre d'eau à la main, Suzanne m'aspergeait, du bout des doigts, concentrée comme au-dessus d'une mine. Sa peau, constellée de taches de rousseur et de grains de beauté, est un ciel étoilé. Au stylo bille, j'y ai reconstitué la carte céleste du mois, Grande Ourse, Petite Ourse, etc. A ton tour, m'a dit Suzanne, voyons un peu ton ciel et tes cieux. Mais rien sur ma peau, ni de face, ni de dos, pas un grain de beauté, rien. Page blanche. Ce qui me navre, et qu'elle traduit à sa façon : Tu es tout neuf.




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Lundi 27 août 2012 à 19:09

 Tu m'as rendue amoureuse... Amoureuse de toi, mais pas seulement...

Tu m'as rendue amoureuse de cet univers auquel tu m'arraches.

Je suis amoureuse de ces montagnes, de cette vallée... De ces arbres dont l'automne arrivant, dérobe les feuilles.

Cela ne m'a jamais semblé aussi beau qu'aujourd'hui... Jamais je n'avais vu paysage plus délicieux.

La douleur donne-t-elle une toute autre saveur à nos habitudes, une saveur plus exquise ? 

"Je ne t'aime presque plus, je suis désolée pour tout." Tu es parti à travers la prairie aux couleurs dorées... je t'ai vu disparaître à travers ces arbres. A travers mes arbres. 

J'ai pleuré. 

Tes dernières paroles résonnent encore à l'intérieur de mon crâne... Si vide de solitude désormais.

Je m'en vais, me retourne sans cesse. Exquis et délicieux paysage.

Je reviendrai.

Promis.


Jeudi 28 juin 2012 à 23:09

 Toi, t'es la femme contemplative.

Celle qui s'arrête, qui prend le temps, qui mémorise, qui visualise, qui se retourne, qui regarde en haut, en bas... de partout. 

T'es la femme qui n'a jamais eu envie d'aller plus vite.

Simplement celle qui a voulu ralentir, quitte à s'arrêter parfois, juste pour tout admirer, tout contempler.

C'est ça, toi t'es la femme contemplative.

 

Oui, je suis cette femme là, celle qu'on attend constamment. 

 

Parce que je n'ai rien trouvé de plus délicieux que de contempler.

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