TopinambOur

...Je suis l'homme de la nature avant d'être celui de la société...

Dimanche 17 février 2013 à 22:54


Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses et dépravées ; le monde n'est qu'un égout sans fond où les phoques les plus informes rampent et se tordent sur des montagnes de fange ; mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c'est l'union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux.

On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux ; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière ; et on se dit : “ J'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. ”

 

[ On ne Badine pas avec l’Amour, Acte 2 Scène V - Alfred de Musset ] 

Vendredi 8 février 2013 à 21:57

Elle se plaisait à s'asseoir là, dans un café où elle n'avait jamais mis les pieds ; à côté de la fenêtre, le soleil commençait à lui chauffer les joues, encore toutes rouges du froid extérieur. C'était l'hiver.

La situation méritait d'être couchée sur du papier.

 

Une agréable odeur de café chaud s'échappait, mais elle, elle préférait le chocolat. "Un grand s'il vous plait !"

Les gens... Ils étaient là, comme elle... Le journal, un café, un petit blanc et les copains ! 

On ne s'entend presque plus penser.

La musique, les retrouvailles, les éclats de voix, et elle dans tout ça... Elle, elle regarde, elle observe, elle écrit.

Cela pourrait très bien être : "le trou du cul du monde" comme jasent certain. Et pourtant...

 

Cette campagne, cette montagne, ce petit bout de village, cette belle ruralité à la française l'enchantait.

Plus elle grandissait, plus l'authenticité lui apparaissait comme essentielle. Plus elle s'éloignait de ces villes et de ces boulevards, plus ce bitume monotone et ces gens qui courent tête basse, sans contempler, l'indifféraient.

Ces gens qui ne se connaissent pas, qui ne se regardent pas, qui ne sourient pas. Elle fuyait ces gens trop pressés, trop oppressés, pour savourer leur propre existence. 

 

Elle fuyait le trop plein d'hommes sans envie et façonnés par leurs propres consommations.

Elle fuyait ce début affligeant de soumission, ce comportement de moutons de Panurge.

Elle fuyait, ou du moins, elle espérait le faire.

 

La prétention d'assurer qu'elle était différente de ceux qu'elle critiquait, elle ne l'avait pas.

Mais elle souhaitait s'en éloigner avant de ne plus pouvoir s'en apercevoir.

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